1- Rescom : Renforcer la résilience des écosystèmes en Méditerranée

Le bassin méditerranéen est l’un des 36 « hotspot » de la biodiversité mondiale, particulièrement remarquable en raison de son niveau élevé d’espèces endémiques (28 %). Cependant, la région est confrontée à de nombreux problèmes mondiaux tels que la surexploitation des ressources, l’urbanisation croissante et la pression touristique, la pollution de l’eau et de l’air, les espèces exotiques envahissantes et le changement climatique, aux conséquences accentuées par les caractéristiques géomorphologiques de la région méditerranéenne la rendant particulièrement vulnérable.

Comme les impacts du changement climatique sont principalement ressentis au niveau local, il est essentiel d’agir localement (Agarwal et al., 2012 ; Baker et al., 2012). L’accent mis sur la gouvernance locale se reflète dans les plans d’adaptation nationaux (PAN) adoptés dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, dans lesquels il est fortement recommandé de prendre davantage en compte les acteurs locaux en tant que responsables de la mise en œuvre des mesures d’adaptation au changement climatique (Di Gregorio et al., 2019; UNFCCC, 2017).

La résilience fait aujourd’hui référence à la fois à la résilience environnementale et à la résilience sociale, qui est la capacité des individus, des organisations ou des communautés à tolérer, absorber, faire face et s’adapter aux menaces environnementales et sociales.

Des écosystèmes sains sont la base fondamentale d’une société résiliente et d’une économie durable. La préservation des écosystèmes naturels et la restauration des écosystèmes dégradés offrent des solutions efficaces pour atténuer le changement climatique et s’y adapter. Les outils de planification intégrateurs basés sur une bonne gouvernance prenant en compte l’ensemble de la matrice territoriale et des zones tampon naturelles permettent de réduire les pressions sur un territoire donné afin d’adapter/atténuer les effets du changement climatique.

Le projet, dans ce sens, aborde le changement climatique et la protection de la biodiversité comme un défi commun.

En outre, la récente crise sanitaire a, plus que jamais, mis en lumière l’impact des activités humaines sur les écosystèmes, ayant fragilisé les barrières naturelles entre la flore et la faune sauvages et les vies humaines. Les territoires résilients devraient intégrer l’approche “One Health”. Pour ce faire, ils doivent préserver des environnements sains et promouvoir une utilisation durable de leurs services écosystémiques. Cela contribuera outre la préservation stricte de la biodiversité, entre autres, à la sécurité alimentaire et au contrôle des zoonoses.

Aujourd’hui encore, la mise en œuvre du droit et des règlements environnementaux est loin d’être suffisante pour relever les défis environnementaux. Afin de faire face à ces défis et promouvoir la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 de la Convention sur la Diversité Biologique, des ODD des Nations Unies, de la Convention de Barcelone et de ses protocoles (GIZC, SPA/DB…), la coalition pour une Méditerranée exemplaire en 2030 issue du dernier One Planet Summit ainsi que du Green Deal européen en Méditerranée, il est essentiel de concevoir des mesures adéquates, pratiques, opérationnelles, efficaces et participatives qui aident à traduire les programmes en actions en faveur d’écosystèmes plus résilients en Méditerranée.

 

Finalité du projet

La finalité du projet est d’accroître la résilience sociale et environnementale des zones marines et côtières vulnérables en Méditerranée, en améliorant les services fournis par divers écosystèmes, de la mer aux forêts côtières, en passant par les zones humides, en mettant en œuvre des Solutions fondées sur la Nature (SfN) et en appuyant les acteurs locaux à toutes les échelles par diverses activités telles que des formations, de l’accompagnement technique ou institutionnel. L’approche d’adaptation au changement climatique fondée sur les écosystèmes proposés sera testée dans plusieurs sites, sélectionnés pendant la phase d’instruction du projet sur la base de plusieurs critères environnementaux, du contexte territorial et de la capacité locale à mettre en œuvre des solutions. Dans l’ensemble, le projet mettra en place une méthode de travail rigoureuse et reproductible (depuis les opérations de démonstration sur des sites pilotes) basée sur l’analyse des écosystèmes de leur vulnérabilité intégrant les acteurs locaux à toutes les étapes, permettant de localiser les socio-écosystèmes particulièrement menacés, de définir et mettre en œuvre des SfN au sein des sites pilotes. Cette démarche permettra d’améliorer la mise en œuvre de la gestion intégrée des zones naturelles, ainsi que la création et la future bonne gestion de nouvelles aires protégées dans les pays directement bénéficiaires d’actions sur des sites pilotes ou au niveau régional par le biais de formations et d’actions de communication sur les bénéfices des SfN.